Aujourd'hui au programme, petit voyage au coeur de l'Arctique, direction le sud de l'Alaska, et plus précisément l'île Kodiak ! Dépaysement garanti, embarquement immédiat !
Commençons par le commencement :
L'île Kodiak est une île américaine, et la plus grande d'Alaska, avec une superficie de près de 9000 km². Elle est surtout l'île principale de l'archipel portant son nom ! C'est une terre très montagneuse, recouverte de vastes forêts, devenant de moins en moins denses au fur et à mesure que l'on se rapproche du Sud.
Accessible en bateau toute l'année par ses nombreuses baies profondes, l'île est réputée pour ses eaux poissoneuses, dont la célèbre rivière Karluk qui est connue pour ses importantes remontées de saumons.
L'île abrite de nombreuses espèces endogènes végétales et animales, dont les plus réputées sont le crabe royal Kodiak, et bien sûr le très célèbre ours Kodiak (ursus arctos middendorffi). Cet ours est en effet avec l'ours polaire, le deuxième plus grand carnassier terrestre. Cette sous-espèce de l'ours brun doit son impressionnante stature à son alimentation constituée essentiellement de saumons bien gras, et d'un peu de végétation. Il peut même à l'occasion lui arriver de s'attaquer aux élans. Il pèse environ 500 kilos et peut mesurer jusqu'à 3 mètres de haut dressé sur ses pattes arrières ! Cette espèce est désormais protégée, et dénombre environ 3500 individus, chiffre en constante augmentation depuis une vingtaine d'années.
D'ailleurs en grande partie, l'île est classée réserve naturelle nationale.
Ville principale de l'île : Kodiak ! Etonnant, non ?!
Activités principales : la pêche bien sûr, au saumon, flétan et crâbe, l'élevage, et l'exploitation forestière.
L'île de Kodiak abrite également une base de lancement utilisée pour des tests de missiles balistiques, ainsi qu'une grande base de l'US Coast Guard.
Un peu d'histoire maintenant :
Les tous premiers occupants de l'île étaient les Koniaga, peuple indigène côtier, du même embranchement que les Yupik (ou Alutiiq) qu'on retrouve encore aujourd'hui au Sud de l'Alaska. Peuple de chasseurs, pêcheurs et cueilleurs.
Ensuite, les premiers à explorer cette terre sont des marchands de fourrures russes, en 1763. Plus tard en 1784 c'est le grand explorateur russe Grigori Chelikhov, qui créa la toute première colonie, au fond de la baie "des Trois-Saints". En 1792, cette colonie fût déplacée vers l'actuelle ville principale de Kodiak, qui devint alors la capitale du commerce de la fourrure pour l'Amérique Russe. En effet, l'Alaska est restée russe jusqu'en 1867 où elle fût vendue aux Etats-Unis pour 7 millions de dollars. Après cette vente, les américains ont donc commencé à investir toute l'île, vivant de la chasse et de l'élevage de renard principalement.
Mais il y eut de nombreuses catastrophes naturelles, comme l'éruption du volcan Novarupta (sur la partie continentale de l'Alaska) qui a recouvert en 1912 de cendres brulantes la plupart de l'île, tuant beaucoup de gens, ainsi qu'un important tremblement de terre en 1964, suivi par un tsunami destructeur.
L'archipel compte à ce jour 14000 habitants.
La culture Kodiak :
Il existe une extraordinaire collection de masques issus de l'île Kodiak et rapportée par l'ethnologue Alphonse Pinart lors de son expédition en Alaska en 1871. On peut admirer ses masques uniques au monde qui sont exposés au château-musée de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Autre découverte fascinante, celle de drôles de moeurs !
Les Amérindiens Koniagas pratiquaient en effet le concubinage masculin. C'est-à-dire qu'une mère Kodiak choisissait son plus beau et plus prometteur fils, l'habillait et l'élevait comme une fille, ne lui enseignant que les tâches domestiques, le gardant pour les travaux féminins et l'associant aux autres femmes et filles du village dans le but de le rendre complètement efféminé. Et d'après Richard Francis Burton dans son livre Terminal Essay, arrivé à l'âge de l'adolescence, le garçon était alors marié à un homme vigoureux qui considèrait un tel compagnon comme une grande acquisition. Pratique également étudiée chez certains Inuit où un jeune garçon peut être choisi pour devenir une femme, et inversement.
Problèmes de déforestation :
Ah la forêt côtière nord-américaine... Un écosystème rarissime ! Et oui, le saviez-vous (?) mais on nomme cette zone "forêt pluviale tempérée" (ou encore ombrophile !) car, tout comme la mangrove ou les forêts tropicales, elle se caractérise par une humidité ambiante.
Cette forêt n'est pas seulement extrêmement rare, elle représente aussi probablement l'écosystème le plus gravement menacé sur Terre, et constitue plus de la moitié des forêts pluviales tempérées du monde.
En effet, l'accessibilité des côtes ainsi que le bois de ces arbres de très haute valeur ont facilité grandement le travail des bûcherons locaux.
En Alaska, la propriété des terres forestières est très complexe, et cela ne facilite en rien leur protection face à la croissante déforestation.
Sans perturbations liées aux activités humaines, il faut savoir que les arbres de ces forêts nord américaines pourraient vivre plus de 1000 ans...
--> A lire à ce sujet : link
Amandine
Sources images :
http://wapilechat.skyrock.com/
http://www.alaskanativearts.org/explore-cultures-yupik
http://www.exporevue.com/magazine/fr/kodiak_mu.html
http://www.princesslodges.com/
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