L'ARCTIQUE A LA UNE !
Quand on cherche la définition de l’Arctique dans le Larousse par exemple, on trouve la phrase suivante : « Relatif au pôle Nord et aux régions environnantes ».
L’avantage, c’est qu’on sait désormais que l’Arctique est au Nord, et donc, l’Antarctique par opposition, est au Sud ! On sait aussi que cela concerne les régions environnantes, c’est donc une région, plutôt vaste… Posons le dictionnaire et allons voir de plus près de quoi il s’agit !
D’où vient ce nom ?
En Grec, ARKTOS signifie « Ours », et c'est donc parce que la constellation de la petite ourse indique toujours le Nord (céleste), que l'on a nommé cette région ARCTIQUE.
A l’opposé, nous avons donc l’ANTarctique, (ANT = privé de) qui porte bien son nom puisqu’elle n’abrite aucun ours sur sa terre !
D’ailleurs, l’autre nom de l’Arctique est : TERRE DES OURS !
Oui, mais l’Arctique ça s’étend jusqu’où ?
Il y a plusieurs façons de délimiter la zone Arctique.
- La première des choses, et la plus importante, c’est que l’Arctique n’est pas un continent comme son confrère polaire l’Antarctique. L’Arctique, lui, est une immense région gelée au sein même de l’océan glacial Arctique (à l’opposé c’est l’océan Austral qui entoure l’Antarctique). Ce que l’on pourrait penser être une terre, puisque recouvert de neige toute l’année (pour l’instant), n’est en fait qu’une immense banquise (océan gelé) plus ou moins étendue suivant les saisons (réduite en été autour du pôle Nord), et entourée de l’océan Arctique.
- Une autre des délimitations les plus simples est de dire que tout ce qui se trouve à l’intérieur du cercle polaire Arctique (66° latitude nord), représente la zone Arctique.
- Une autre, enfin, peut-être un peu plus précise, mais plus complexe, explique que fait partie de l’Arctique, toute région située à l’intérieur de l’isotherme 10°C en juillet. Pourquoi ? Parce que cela correspond à la température minimale à partir desquels les arbres ne poussent plus.
C’est qu’il doit faire sacrément froid ?!
Les températures dans les terres et sans vent, peuvent effectivement atteindre -40°c. En présence de vents que l’on appelle catabatiques (qui descendent des pentes gorgées de neige et de glace, à des vitesses folles de 160km/h, parfois même jusqu’à plus de 300km/h en Antarctique !), la température chute donc très rapidement et dangereusement.
Sur les côtes, les températures sont un peu plus modérées, c’est d’ailleurs là que les populations se sont ancestralement installées.
Qui vit en Arctique ?
De nombreux peuples vivent en Arctique, et ce depuis très longtemps !
On retrouve les très connus Inuit (qui veut dire « les gens ») au Groenland, Alaska et Canada ; les Samis - Sâmes – Lapons qui vivent en Laponie ; les Nenets et les Iakoutes en Sibérie, etc…
Tous ces peuples ont vécu pendant de très nombreuses décennies de la chasse, de la pêche, et de la cueillette. Même si la flore en Arctique se restreint à des arbustes et des plantes de petite taille, on y trouve des baies très appréciées ainsi que des herbes qui égayent le quotidien culinaire des habitants.
Au cours de notre trek au Groenland nous avons pu côtoyer des tourbières peu propices à la culture, on ne trouve ainsi quasiment pas de jardins en Arctique et la majorité des aliments proviennent de l’importation (Danemark). Il ne faut pas oublier en effet, que le sol sous ces latitudes reste gelé en permanence (pergélisol), ou presque !
Quand a été découverte cette région ?
Tout a commencé bien avant Jésus-Christ, en -330, lorsque l’explorateur Grec Pythéas part naviguer dans les eaux du Nord et s’approche de l’Islande... Mais il y eu ensuite de nombreux explorateurs à la conquête de ce vaste océan.
Et il faudra attendre 982 pour qu’Erik Thorvaldson (dit Erik le Rouge) ne s’enfuie en direction du Groenland et s’y installe. A cette période, les colonies Vikings s’en prennent violemment aux peuples du Groenland.
En 1909, Robert Peary déclare être le premier à avoir atteint le pôle Nord, sauf qu’il n’en ramène aucune preuve concrète !
En 1926, Roald Amundsen choisit un dirigeable pour survoler le pôle Nord.
En 1937, Ivan Papanine pose son avion sur le pôle Nord !
Un peu plus typique, en 1951 Jean Malaurie atteint le pôle Nord géomagnétique en traineau à chiens, tandis que Wally Herbert atteint lui le pôle Nord géographique avec le même mode de transport.
Près de 60 ans après la France, les peuples de l’Arctique se dotent de la télévision en 1990.
Plus récemment, en 2010, Jean Louis Etienne traverse l’Arctique en passant par le pôle Nord en Montgolfière, et en 2013, Faysal Hanneche, un jeune Valentinois atteint le pôle Nord en ski et pulka !
Elle continue d’être explorée ?
Bien sûr, comme on vient de le voir, l’Arctique attire les plus grands sportifs, les amoureux de la nature, les aventuriers et les vacanciers en recherche de sensations extrême !
Il ne faut pas oublier que cette région abrite un fragile écosystème, et que l’empreinte de l’homme ne passe jamais inaperçu. En tout cas, elle est de plus en plus connue et reconnue comme région digne d’intérêt, puisque menacée…
Et les animaux dans tout ça ?
On a vu qu’il y avait des ours polaires, mais il y a aussi une très grande variété d’animaux qui survivent dans cette région si inhospitalière ! Parmi eux on retrouve les phoques, baleines, renards, lemmings, lièvres, loups, caribous, bœufs musqués, ainsi que de très nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes et crustacés.
Une région où la faune et la flore sont très riches, fragiles et diversifiées, notamment avec des espèces que l’on ne retrouve nul par ailleurs !
Le réchauffement climatique ne doit pas les aider ?
Il est certain que la hausse des températures influe sur le mode de vie de ces animaux habitués au froid intense. Les ours se rapprochent de plus en plus des habitations à la recherche de nourriture qu’ils ne peuvent plus chasser, faute de banquise… Leur poids diminue dangereusement, mettant en péril l’espèce toute entière qui, en dessous d’une certaine masse, n’est plus en capacité de se reproduire.
Ce climat changeant modifie les comportements, les lieux de vie de tous les animaux du Grand Nord…
Par ailleurs, moins de terres gelées, c’est aussi une étendue plus vaste disponible en permanence pour l’Homme, les zones où les bêtes se sentaient « protégées » diminuent de plus en plus. Prenons l’exemple des rennes en Laponie, l’urbanisation des espaces ne permet plus aux troupeaux de vivre sur un territoire exempt d’influence humaine, la quantité de pâturages diminue…
Les peuples de l’Arctique savaient spontanément gérer leur capacité de chasse pour ne pas menacer les espèces. Avec le mélange des cultures, le tourisme en développement, les mentalités changent au profit de la modernisation, et au détriment des croyances et traditions.
Que font les hommes ?!
L’être humain pense en terme de richesses, d’exploitations, de gain financier. Ainsi, les grandes puissances actuelles ont les yeux braqués vers le grand Nord qui est une réserve de ressources en matières premières non négligeable.
Chaque pays tente de tirer les frontières de l’Arctique vers lui pour étendre ses zones navigables, étendre les possibilités de forages, etc… Tout ceci ne peut avoir qu’un impact dramatique sur l’environnement et sur la préservation de la faune, de la flore, ainsi que des peuples autochtones.
Le réchauffement climatique est l’affaire de tous puisque ce sont les habitants du Monde entier qui contribuent à la production massive de gazs à effets de serre, et finiront également par ressentir les conséquences de la fonte des glaces polaires.
Notre façon de consommer, de nous déplacer, de ne pas voir ce qu’il se passe à des milliers de kilomètres... est au cœur du problème.
Certaines associations, certains pays font des efforts pour lutter contre cette façon égocentrique de penser, et donc contre la dégradation pure et simple de la qualité de la Vie sur terre, qui passe indubitablement par celle des pôles, si utiles à la régulation planétaire.
Quel avenir alors ?
Il est important que chacun prenne conscience qu’il a un rôle à jouer et que chaque action individuelle améliorera collectivement la qualité de l’air, diminuera cette courbe en folie de la production des gaz à effets de serre, et limitera la fonte des glaces polaires (notamment la banquise Arctique).
Les états ont conscience des dégâts que causerait l’exploitation de l’Arctique, c’est d’ailleurs pour cela que des colloques, des conventions, des débats, donnant naissance à des textes de loi, ont lieu régulièrement. L’Arctique n’est pas encore une zone protégée comme l’Antarctique, mais l’idée existe...
Il est certain qu’un certain nombre d’espèces sont menacées par ce réchauffement climatique et par notre développement, mais des réflexions voient le jour et à chacun de s’approprier ces mesures et de changer un peu sa vision des choses et son mode de vie !
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http://terreadelie.sblanc.com/pages/lexique-polaire.htm
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/arctique/5103?q=arctique#5077
http://www.institut-polaire.fr/ipev/les_regions_polaires/arctique/historique
http://www.cosmovisions.com/ChronoPolesExploN.htm
http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Arctique/106015